Des lettres des pays d'en basDes lettres des pays d'en basUn projet de l'Université du Québec à Rimouski réalisé par une équipe de chercheurs (UQAR, UQAM, UdeM) en collaboration avec le centre ATO de la Faculté des sciences humaines de l'UQAM. Cette page est mise à jour et hébergée sur le site du Centre ATO de la Faculté des sciences humaines de l'UQAM. Brève description du corpusCe corpus du Témiscouata a été extrait du Fonds Léo-Pierre Bernier appartenant au service des archives de l'Université du Québec à Rimouski ; il est constitué en grande majorité de lettres rédigées entre 1930-1936 par des colons généralement peu lettrés et envoyées à l'abbé Léo-Pierre Bernier, missionnaire-colonisateur. En parallèle, s'y trouve également la correspondance avec d'autres acteurs de la colonisation : agents des terres, curés de paroisse, religieuses, gardes-malades. Toutes les lettres originales sont manuscrites.Composition de l'équipeLa création du corpus est une idée de Guy Simard et d'Alain Bélanger, la mise en réseau une idée de Christine Portelance.
Remerciements Accès au corpus en mode SATO-Express
Quelques pages de l'histoire des pays d'en basLéo-Pierre Bernier, missionnaire-colonisateurCe corpus du Témiscouata a été extrait du Fonds Léo-Pierre Bernier appartenant au service des archives de l'Université du Québec à Rimouski ; ce fonds est constitué de 1,05 mètre linéaire de documents relatifs à la colonisation du Témiscouata suite à la crise de 1929 et couvre la période 1930 à 1936, ces documents sont déposés aux Archives régionales de la Bibliothèque de l'UQAR depuis 1979. L'abbé Léo-Pierre Bernier (1896-1975), assistant curé à Cabano en 1929-1930, est nommé missionnaire-colonisateur pour la région du Témiscouata en 1931, il le restera jusqu'en 1936. Durant cette période, il a pourvu à la fondation d'au moins sept paroisses dans cette région. Ce fonds a déjà fait l'objet de recherches en histoire et en développement régional.Des lettres des pays d'en basCe corpus est constitué en grande majorité de lettres rédigées par des colons, ou de futurs colons, généralement peu lettrés : on demande des lots, on réclame des services (église, école, moulin), on implore le secours de l'abbé missionnaire, du gouvernement, du député... ou on se plaint des moeurs de son voisin ! La misère est grande parfois et on ne peut lire certaines lettres sans un pincement au cœur. Ce grand feu, par exemple, qui détruisit les maisons des colons forçant ainsi des familles nombreuses ayant tout perdu à se réfugier dans leur étable, donne lieu à des lettres pathétiques exprimant la peur, avec la venue de l'hiver, de mourir de faim et de froid. Les colons éprouvés envoient alors à l'abbé Bernier la liste des effets perdus pour obtenir compensation. C'est par cette voie plutôt tragique que l'on dispose aujourd'hui d'inventaires complets des objets de la vie quotidienne des colons. En parallèle, s'y trouve également la correspondance avec d'autres acteurs de la colonisation : agents des terres, curés de paroisse, religieuses, gardes-malades ; ces échanges illustrent bien les coutumes de l'époque où le «chômage se dépense en chemins».Toutes les lettres sont manuscrites.Le contenu linguistiqueOn constate que ces colons, malgré leur connaissance approximative de l'orthographe -- on utilise souvent une forme graphique pour une autre : ses pour c'est, par exemple--, connaissent et maîtrisent certaines règles du style épistolaire (formules de politesse, salutations, etc.) et de la rhétorique propre à la requête et à la persuasion. On peut trouver dans ce corpus des expressions régionales, des tournures syntaxiques populaires, des dénominations particulières, certains archaïsmes et parfois des graphies phonétiques qui laissent transparaître l'accent du scripteur. Dans ce genre de corpus, on peut observer la «collision» entre deux univers de langage, l'oral populaire et l'écrit relevé ainsi que le contraste entre formes prestigieuses du parler de référence et tournures orales du parler local ou individuel. Étudier cette «tension» linguistique dans les écrits des générations précédentes permet de mieux appréhender cette même «tension» qui persiste dans la langue actuelle et qui persistera encore longtemps. On est alors à même de mesurer le chemin parcouru depuis le siècle dernier.Liste manuscrite des biens d'une famille de colonsDescription linguistiqueTraitement de corpusLa majorité des lettres n’étant pas rédigée en français normé, il a fallu, pour le traitement du corpus, en produire une version normalisée. Ainsi, l’interrogation du corpus se fait-elle à partir d’une version normalisée sous-jacente à la version de départ, mais les contextes affichés demeurent ceux de la version de départ. Le traitement a été facilité par l’existence d’une certaine homogénéité textuelle sur le plan pragmatique : différents types de requêtes généralement adressées au même destinataire : le missionnaire-colonisateur.Une forme graphique pour une autrePeu scolarisés certes,les colons "savent" toutefois écrire, mais ils substituent souvent des formes graphiques à d’autres formes, en une sorte de "réorganisation" ou appropriation du code graphique. Ce phénomène pose des problèmes de reconnaissance automatique de formes et d’étiquetage des formes. Néanmoins, vu le caractère récurrent des ces entorses au code, un traitement occurrence par occurrence peut souvent être évité.Quelques exemples de substitution graphique:
Quelques exemples de phénomènes linguistiques observables...... au niveau phonétique
... au niveau morphologique
...au niveau lexical
...au niveau syntaxique
...au niveau pragmatique
Liste des toponymes
Remarque Publications à partir du Fonds L.-P. BernierBOUCHER, G (1981) "L'abbé Léo-Pierre Bernier, missionnaire colonisateur : la colonisation au Témiscouata dans les années trente" dans Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, V. 7, no 1, Rimouski : Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent SIMARD, G, BÉLANGER, A (1992) "Le fonds Léo-Pierre Bernier : une mine d'informations linguistiques" dans Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, V.XVI, no 1, pp. 35-38, Rimouski :Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent STANEK, O. (1995) "La fondation du JAL, partie II : les luttes, dans Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, V.XVIII, no 1, pp3-9, Rimouski : Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent STANEK, O. (1994) "Forêt et colonisation au Témiscouata : 1 : fondation des paroisses du JAL et les années difficiles" dans Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, V.XVII, no 1, pp11-20, Rimouski : Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent STANEK, O. (1988) "Crise et colonisation dans l'Est-du-Québec" dans Recherches sociographiques, V.XXIX, no 2-3, pp. 201-238, Québec : Presses de l'Université Laval VANAY, M (1983) "Colonisation et monopole forestier : Le cas des cantons Biencourt et Auclair durant la crise, dans Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, V.IX, no 2, pp 41-56, Rimouski : Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent. Remarque : si le texte ci-dessus ne correspond pas à votre dernière version,
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