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Lisibilité ­ Intelligibilité de documents d'informationLisibilité ­ Intelligibilité de documents d'information


Claire Gélinas­Chebat, Clémence Préfontaine,

Jacques Lecavallier et Jean­Charles Chebat,

Claire Gélinas-Chébat et Clémence Préfonfaine sont professeures au département de linguistique, Université du Québec à Montréal; Jacques Lecavalier est professeur au CEGEP de Valleyfield; Jean-Charles Chebat est professeur au département des Sciences Administratives, Université du Québec à Montréal.

Novembre 1992 (revisé en juin 1993)



Introduction


Les entreprises de services (ministères, banques, compagnies d'assurance, etc.) produisent de nombreux documents dans le but d'informer le public. Or souvent, ces fascicules ne remplissent pas leur fonction puisqu'ils s'avèrent trop difficiles à comprendre pour le lecteur cible (Gélinas­Chebat, Macot, Préfontaine, Daoust, 1991).

Du point de vue linguistique, il existe un certain nombre de règles pour faciliter la lecture des textes. Ces règles touchent tout aussi bien la syntaxe (longueur et complexité des phrases, par exemple) que la sémantique (le choix des termes, par exemple). Du point de vue typographique, il existe également un certain nombre de règles; ces règles concernent par exemple, les polices de caractère (le choix, la taille du caractère), la disposition visuelle (l'utilisation de textes verticaux, la longueur des lignes de lecture).

Il est possible de mesurer le niveau de lisibilité des textes. Richaudeau, Flesch, Gunning ont proposé différentes procédures. Selon Gunning, la lisibilité repose essentiellement sur la longueur des phrases et des mots. Sato, un logiciel d'analyse de texte par ordinateur fournit, entre autres, cet indice de lisibilité.

Préfontaine et Lecavalier (1990) propose un modèle d'analyse des textes qui permet de tenir compte des différents facteurs qui contribuent à rendre la communication écrite efficace. Ces auteurs parlent d'intelligibilité des textes. Ce modèle permet une description microstructurelle (niveau des mots et des phrases), superstructurelle (niveau de l'organisation formelle des textes) et macrostructurelle (niveau sémantique et au niveau de la cohérence explicite et implicite des textes écrits).

Nous tenterons ici d'opposer les concepts et modèles de lisibilité (généralement retenu dans la littérature) à celui d'intelligibilité. C'est dans la première partie que nous tenterons de définir la lisibilité et de montrer les nombreux facteurs affectant la compréhension d'un texte écrit; ce sont des facteurs reliés au lecteur et à la lecture. Aussi, nous considérerons non seulement les aspects linguistiques, mais également des aspects graphiques ainsi que les caractéristiques du lecteur qui le rendent plus ou moins habile à comprendre le texte.

Dans la seconde partie nous définirons le concept d'intelligibilité et décrirons le modèle.

Partie I : La lisibilité

A ) Définition

La lisibilité peut être définie comme “une aptitude du texte à se faire comprendre” (Bourque, 1989). Cette définition très large implique que le lecteur sache reconnaître dans le texte les signes qui permettent sa compréhension. En anglais, comme le rapporte Morin, Sallio et Kretz (1982), on utilise “legible” pour désigner la lisibilité matérielle, typographique d'un texte et “readability” pour désigner la dimension intellectuelle et psychologique lié au processus de compréhension d'un texte lu. Timbal­Duclaux (1985) a d'ailleurs tenté de proposer les termes de “lisable ­ inlisable” pour distinguer l'aspect intellectuel de l'aspect matériel “lisible­ illisible” (p. 14).

Comme le mentionne Richaudeau (1978), un texte efficace est un texte qui permet une lecture efficace c'est­à­dire qui permettra au lecteur d'être enrichi d'une information nouvelle. Le premier facteur d'efficacité peut­être mesuré par sa lisibilité. En linguistique, comme le mentionne Fernbach (1990),

la lisibilité est l'aptitude d'un texte à être lu rapidement, compris aisément et bien mémorisé.

Depuis le début des années 1920, plusieurs formules ont été mises au point pour mesurer la lisibilité des textes. Elles utilisent différents éléments de la langue, comme la longueur des mots et des phrases, la rareté des mots, leur fréquence d'utilisation, etc. Les formules de lisibilité les plus connues sont, pour le français, celle de Georges Henry (1975) et de De Landsheere (1963, 1973). Mais les formules de lisibilité qui ont inspiré ces auteurs européens sont toutes américaines. Pensons à celles de Lively et Pressey, 1923; Washburne et Vogel, 1926; Gray et Leary, 1935; Dale et Chall, 1948; Flesch, 1948; Gunning, 1952; Taylor, 1953; Chall, 1958; Fry, 1968 et 1977.

Mais au delà des éléments considérés pour mesurer la lisibilité, il est important de comprendre que d'autres facteurs peuvent affecter la lecture; ce sont des facteurs reliés au lecteur et à la lecture.


B ) Le lecteur et la lecture

Afin de saisir la complexité du processus de lecture, nous considérerons successivement les aspects physiologiques et cognitifs liés à l'acte de lecture, les difficultés du lecteur, les éléments liés à la technologie textuelle et enfin certains facteurs d'ordre linguistique.

1. Le processus mécanique de la lecture

Certains aspects doivent être considérés lorsqu'il est question des dimensions physiologiques de la lecture; il s'agit de la perception visuelle, du traitement par la mémoire de travail ainsi que par la mémoire à long terme, des éléments lus.

La perception visuelle doit être expliquée en considérant la fixation et l'empan visuel. La fixation est le temps de déchiffrage entre deux déplacements des yeux et l'empan visuel est défini par l'étendue de ce qui est vu durant chaque fixation. Lorsqu'il lit, le lecteur recherche des formes significatives, c'est­à­dire des formes connues. Un lecteur expérimenté ne fait pas une lecture lettre par lettre mais tente de retrouver des formes globales de lettres qu'il interprète. La présence de formes connues favorise son anticipation du sujet et réduit le temps de décodage, ce qui augmente ainsi la lisibilité du texte. En fait, plus le lecteur connaît de formes, plus son temps de décodage diminue.

Il est important d'éviter les ambiguïtés sémantiques et syntaxiques, c'est­à­dire les ambiguïtés qui découlent d'imprécisions au niveau du sens ou de la structure des phrases. “Le texte doit réduire le nombre des alternatives possibles par un usage rigoureux de la langue, particulièrement en donnant un sens précis aux mots et en utilisant des constructions syntaxiques prédictives” (Bourbeau, 1988, p. 16).

La mémoire à court terme ne peut traiter qu'un petit nombre d'éléments à la fois, plus précisément sept signes seulement. Il est donc essentiel que le lecteur puisse faire rapidement et simplement les liens entre les mots, sinon son attention est détournée du texte et il ne comprend plus le sens de ce qu'il lit. Comme la définit Smith (1986): “La mémoire à court terme, c'est ce à quoi nous prêtons attention dans l'instant, et ce qui se perd si notre attention est attirée ailleurs”. (p. 49).

En lecture, comme le rapporte Racle (1988), les phrases élémentaires (il faut comprendre les unités sémantiques) sont considérées comme les unités de base du traitement de l'information dans la mémoire active. Lorsque les phrases élémentaires sont assemblées et intégrées, c'est­à­dire lorsque le lecteur peut établir des liens entre ce qu'il a lu et ce qu'il prévoit lire, alors ces phrases passent dans la mémoire à long terme. La mémoire active assemble, intègre, transfère à la mémoire à long terme l'information pour passer à la phrase suivante.

La mémoire à long terme, quant à elle, peut emmagasiner un très grand nombre d'informations, qui sont regroupées de façon à être retrouvées. La mémoire à long terme joue un rôle important en lecture puisqu'elle permet d'ajouter les informations saisies en les logeant au bon endroit; toutefois, cela est vrai si on comprend ce qu'on lit car: “[...] la mémoire à long terme se réorganise si efficacement et si facilement qu'on ne se rend même pas compte que l'on est en train d'apprendre” (Smith, 1986, p. 52). La mémoire à long terme fonctionne d'autant mieux que les informations nouvelles sont associées à des connaissances antérieures, comme il sera montré dans la section suivante.

Racle (1988) considère de plus qu'un lecteur ne peut lire un texte, c'est­à­dire reconnaître et comprendre, qu'en fonction de ses expériences. Les connaissances particulières d'un lecteur peuvent même l'amener, selon cet auteur, à une interprétation particulière d'une phrase ou d'un texte lu. Ehrlich et Tardieu (1985) traduisent ce phénomène en considérant que la qualité de la réception du message dépend de plusieurs types de facteurs. Il existe des facteurs liés aux motivations du sujet par rapport à l'objectif et à la finalité de la communication, ce qui déterminera ses intentions et ses attitudes à l'égard du message. Il existe évidemment des facteurs de nature cognitive qui concernent les structures et les processus mis en jeu lors de la saisie de l'information.

Les résultats des recherches d'Erlich et Tardieu (1985), tendent à démontrer une relation étroite entre compréhension et mémoire et il semble qu'un texte narratif est jugé plus facile à comprendre qu'un texte descriptif, lui­même jugé plus facile qu'un texte théorique.

2. Les processus cognitifs de la mémoire

De nombreuses recherches tentent de mettre en évidence comment les individus acquièrent l'information et comment ils en font l'intégration à l'intérieur de leur système cognitif. L'individu traite un grand nombre d'éléments d'information. La tâche d'acquisition de l'information suppose l'individu apte à faire des choix parmi un certain nombre d'alternatives : l'individu recherche dans une accumulation d'informations qui lui sont présentées, celles qui lui seraient utiles; il cherche à atteindre un objectif et suit une route séquentielle, par étape. L'information pertinente est stockée en mémoire et s'ajoute à l'information mémorisée dans la mémoire à long terme.

Dans la tâche d'intégration de l'information, l'individu pose un jugement global sur chaque objet. Ce jugement est une évaluation de ces objets sur un certain nombre de dimensions. À chaque objet correspond un dossier, mis en mémoire, identifié (étiqueté), codé et retraçable en mémoire grâce à un système de classification.

Dans les deux sortes de tâches cognitives, acquisition et intégration, l'information à traiter se structure sur une matrice comprenant les objets (en lignes) et les attributs caractérisant ces objets (en colonnes). Dans ces deux sortes de tâches l'individu doit:

­ mettre en mémoire l'information et la coder;

­ réaliser un certain nombre d'opérations cognitives pour transformer ces informations en images mentales.

Depuis Piaget, les recherches sur les processus cognitifs distinguent deux stratégies cognitives de base : la combinaison systématique et l'isolement des variables. Dans le premier cas, la combinaison systématique, l'individu génère toutes les combinaisons possibles construites sur la base d'un nombre limité d'éléments (par exemple les lettres a,b,c,d,et e). Il s'agit d'une tâche qu'on ne peut réaliser qu'avec des règles de procédure systématique pour combiner les éléments de base.

Dans le cas de l'isolement des variables, l'individu fait face à une base de données comprenant plusieurs variables (par exemple, s'il s'agit de produits de consommation : les marques, les prix, les distributeurs, etc...) et plusieurs effets (par exemple, avec les produits de consommation : les performances, les coûts d'utilisation, etc...). Ici, la tâche cognitive consiste à isoler celle des variables qui constitue la cause des effets constatés (par exemple : la marque est reliée aux coûts d'utilisation).

Si ces deux stratégies mises en évidence par Inhelder et Piaget (1958) se sont révélées, en général, valides, les recherches plus récentes soulignent que pour un individu donné, le fait de posséder une habileté cognitive spécifique (par exemple l'identification de la variable causale) n'implique pas qu'il possède les autres (par exemple la capacité combinatoire).

En conséquence, la présentation de l'information doit tenir compte des contraintes propres aux individus. Certains vont chercher à identifier la variable causale qui provoque un effet recherché. Par exemple, quel numéro de téléphone appeler pour obtenir telle brochure, tel bénéfice, etc.; quelle action entreprendre pour devenir éligible à un programme ministériel, par exemple.

D'autres individus vont procéder de façon radicalement différente et vont chercher à combiner toutes les informations disponibles de plusieurs manières possibles de façon à maximiser leur utilité. Par exemple, quelles conditions doit réunir l'individu pour être éligible à un nouveau programme du ministère sans pour autant perdre son éligibilité à des programmes où il est déjà inscrit.

Il y a des degrés divers d'acquisition et d'intégration de l'information, degrés qui sont le propre de l'individu. Ainsi les capacités d'acquérir, mémoriser et traiter l'information sont interreliées. Les individus qui acquièrent peu d'informations à l'intérieur de leur mémoire à court terme sont aussi ceux qui sont le moins capables d'intégration. Ce qui a des effets cumulatifs : le ministère qui essaie de transmettre de l'information sur des programmes modifiés, a peu de chances que l'information marginale soit intégrée si la précédente information n'a pas été mémorisée, ni structurée. Inversement, ceux qui ont intégré les précédents programmes sont aussi ceux qui acquièrent le plus d'informations nouvelles.

3. Les difficultés du lecteur

Les dépliants produits par les entreprises de service demandent une compréhension univoque: il faut comprendre le sens donné par l'entreprise et aucun autre. Ceci peut expliquer certaines des difficultés rencontrées par les lecteurs, qui ne peuvent lire ces textes comme d'autres qu'ils liraient pour leur plaisir. Cette lecture fait appel à une habileté particulière. Il est alors souhaitable que les documents écrits offrent un soutien aux lecteurs, quel que soit leur niveau d'habileté : un titre clair, des numérotations, des divisions, par exemple seront des éléments facilitateurs qui aideront le lecteur à s'approprier le texte.

Les lecteurs en difficulté peuvent obtenir de l'aide lorsque des éléments facilitateurs sont ajoutés à un texte considéré comme difficile ou lorsque certains éléments qui y sont déjà présents sont mis en valeur (Tardif et Gaouette, 1986a). Ces éléments facilitateurs peuvent être des définitions claires ou l'accentuation de certaines informations en utilisant des procédés de mise en évidence, choisis selon des critères validés.

Il est également important d'indiquer clairement au lecteur l'intention de lecture qu'il devrait avoir lorsqu'il aborde un texte. Par exemple, une phrase­clé pourrait faire comprendre au lecteur la nécessité de lire le dépliant ou la brochure, car il est important que le lecteur comprenne la finalité de sa lecture (Tardif et Gaouette, 1986a). Le titre, qui a un rôle clef pour permettre l'anticipation du contenu, doit être indiqué clairement (Tardif et Gaouette, 1986a, p. 14) et un sous­titre explicite peut être ajouté, ce qui aide le lecteur à anticiper le contenu du texte.

Un autre aspect qu'il ne faut pas négliger, c'est l'activation des connaissances préalables que le lecteur a du sujet sur lequel porte le texte car il faut savoir que “la réalité affective du lecteur en regard du thème traité façonne en partie sa compréhension” (Tardif et Gaouette, 1986b, p. 5). L'utilisation, par exemple, de “vous savez déjà que...” pour rappeler une information déjà traitée, permet au lecteur de ne pas se retrouver devant la difficulté d'aborder des informations qu'il croit être nouvelles.

Par ailleurs, il arrive que les informations soient données explicitement dans un texte, de façon à éviter au lecteur d'avoir à faire des inférences autres que les inférences légitimes à tout acte de lecture : il est certain que le lecteur moins habile peut éprouver beaucoup de difficulté.

4. La technologie textuelle

Des recherches ont montré que la technologie textuelle (Jonassen, 1982, 1985) peut contribuer à aider le lecteur. Par technologie textuelle il faut comprendre le dynamisme des messages produits par la structuration des textes, soit le formatage, le titrage et l'apparence typographique (pour ce dernier aspect, voir Lebrun et Berthelot, 1991).

Pour soutenir la lecture, il importe de synthétiser les informations, de les assembler et de les organiser afin de “rendre interactifs la forme, l'étalage, la typographie, les descripteurs, le style, en somme l'ensemble des indicateurs et facteurs de la lisibilité [...]” (Vachon, 1988, p. 12).

L'utilisation de l'espace blanc, d'une ligne verticale à gauche, du point­repère (gros point placé à gauche d'un bloc d'informations) etc. sont autant de façons d'appliquer les principes de la technologie textuelle.

Du point de vue typographique, nous savons qu'il existe un choix impressionnant de polices de caractères. Lebrun et Berthelot (1991) souligne l'importance de l'empattement des caractères, de leur taille comme facteurs qui contribuent à la lisibilité des textes.

Selon ces auteurs, l'utilisation des majuscules, les lettres inclinées (italiques), l'espacement entre les lettres, fixe1 d'une part et condensé2 d'autre part, réduisent la vitesse de lecture. Selon ces auteurs toujours, il est préférable d'avoir un texte au fer à gauche et non­justifié pour un lecteur débutant.

Morin, Sallio et Kretz (1982) ont montré expérimentalement la supériorité des matrices variables sur les matrices fixes que les caractères soient de types romains ou italiques.

Macot (Gelinas­Chebat, 1991) donnait quelques règles simples du point de vue typographique pour permettre une meilleure lisibilité d'un dépliant d'information. Pour Macot les éléments graphiques doivent contribuer à la transmission d'un message et ne doivent d'aucune façon devenir plus important que le message lui­même. Les fantaisies graphiques, les couleurs ajoutées au texte, ne doivent être là que pour renforcer la compréhension du message. Il spécifiait :

“Du point de vue typographique, il est préférable :

­ d'employer la même police de caractères (fonte typographique) pour l'ensemble du texte;

­ de choisir un caractère normal plutôt qu'un caractère condensé;

­ d'employer une police qui a des caractères carrés plutôt qu'allongés;

­ d'avoir des interlignes équivalents à la hauteur du caractère typographique choisi;

­ de ne pas utiliser les soulignés dans le corps du texte parce qu'ils entraînent trop souvent des difficultés de lecture;

­ pour mettre en évidence un mot ou une série de mots dans une ligne, il est préférable soit de choisir une police avec une graisse plus forte mais dans le même caractère que l'ensemble du texte;

ou encore d'employer un jeu de couleurs, en délimitant une surface équivalente à la longueur et à la hauteur du mot ou des mots à mettre en évidence, en considérant les majuscules de ceux­ci. L'impression de cette surface se fera dans une couleur différente de la couleur choisie pour le texte. Il est bien entendu que la couleur de cette surface imprimée doit être d'une tonalité beaucoup plus légère que la couleur du bloc typographique;

­ l'emploi de lettrines3 est à déconseiller. Une lettrine mal positionnée amène une difficulté de lecture qui peut aller jusqu'à l'incompréhension de la ligne qui suit la lettrine;

­ pour les index, tables des matières et tableaux divers, la plus grande ligne du texte devrait­être très rapprochée de la numérotation des pages, les autres intervalles étant calculés sur celle­ci;

­ si la colonne de chiffres ne peut être près de la colonne de texte, on peut placer un léger grisé entre deux colonnes mais il faut considérer le nombre de lignes : si c'est un nombre impair, l'intervalle entre les colonnes 1, 3, 5, etc., devrait­être grisé;

si c'est un nombre pair, l'intervalle entre les colonnes 2, 4, 6, etc., devrait­être grisé;

­ pour les textes verticaux, la seule position acceptable est la suivante : le texte doit être perpendiculaire aux bords horizontaux de la page et être positionné pour que la lecture se fasse de bas en haut;

cette position est de toute façon à déconseiller;

­ l'emploi de fantaisies graphiques dans un dépliant doit contribuer à une plus grande compréhension du message, sinon c'est à exclure.” (Gélinas­Chebat, 1991, p. 26)

La très grande majorité des études sur le traitement de l'information porte sur les mots, peu sur les images. Or le traitement de l'image est un facilitateur puissant du traitement de l'information. Ceci est d'autant plus important que la publicité télévisée ou imprimée fait appel à l'image.

L'image a un effet cognitif non­contesté dans la littérature cognitiviste : elle permet l'amélioration sensible de la mémorisation de l'information. Les chercheurs estiment que l'image physique génère plus aisément des images mentales que les mots ne peuvent le faire. L'imagerie visuelle est en général un élément mnémonique puissant qui stimule l'apprentissage et la rétention du matériel publicitaire plus que les mots. Ceci est encore plus évident lorsqu'on veut que le public se souvienne d'interactions entre des objets (par exemple: une baleine et un cigare sont deux objets isolés; une baleine fumant un cigare constitue une interaction permettant d'illustrer un concept, par exemple que le fait de fumer fait grossir).

Nous pouvons donc retenir que le message verbal dans sa forme écrite (sans image) apparaît adéquat si le public est motivé par le sujet et s'il est apte à traiter l'information. C'est le cas du public pour qui le sujet de l'information est important et qui peut contrôler le rythme de traitement de l'information (exemple : la brochure qu'on peut lire et relire). Mais le taux d'oubli du matériel verbal est plus élevé et il faut plus de répétitions du message pour contre­balancer cet oubli.

Le message visuel est plus adapté dans le cas où le public est moins motivé ou moins habile sur le plan cognitif. C'est le cas des publics exposés à des médias dont ils ne contrôlent pas le rythme d'exposition (exemple : la télévision). L'avantage de l'image est de nécessiter moins d'exposition répétées pour avoir le même effet à long terme. Il est tout de même important de mentionner que les représentations visuelles de l'information constituent en soi un champ de recherche très vaste qui dépasse largement la présente recherche.


5. Eléments linguistiques

Pour bien rédiger selon Fernbach (1990), spécialiste de la rédaction de textes juridiques, “il faut écrire en fonction du destinataire pour être sûr qu'il comprenne et qu'il retienne le texte (...). La bonne qualité de la rédaction s'apprécie, non seulement d'après le choix des termes adaptés, mais aussi par le choix de tournures claires (...) (Il faut éviter) les doubles négations, les formes compliquées et figées, (...) techniques de rédaction qui visent à causer des effets indirects. On déplore aussi les textes où l'auteur suppose que le lecteur dispose d'une quantité préalable d'information, lorsque ce n'est pas le cas” (Fernbach, 1990, p. 8­9)

Fernbach poursuit : “Mis à part la question typographique (...), la difficulté demeure dans le choix des mots et des structures de phrases. Parmi les caractéristiques de l'écrit qui nuisent à la lecture facile et à la bonne compréhension, citons

­ les phrases trop longues;

­ l'abus de substantifs (articles, pronoms démonstratifs, possessifs, etc), de mots trop longs ou de synonymes;

­ le phénomène d'écran linguistique4;

­ la dépersonnalisation;

­ la distanciation5, etc.” (Fernbach, 1990, p. 9)

Erlich et Tardieu (1985), soulignent l'importance des titres, de l'importance de rendre les textes compréhensibles et de leur cohérence pour en faciliter la lecture. Mesnager (1979), établit un lien évident entre longueur des mots, rareté et difficulté de lecture : plus un mot est long, plus il est rare et plus il sera difficile à interpréter.

Timbal­Duclaux (1984) souligne plusieurs facteurs qui contribuent à rendre les textes difficiles à lire. D'abord, au niveau du style du texte, il faut éviter les textes où on retrouve un nombre élevé de mots abstraits et de génitifs qui se succèdent en cascade (de...de...de...). Il faut éviter la monotonie des structures, il faut varier les constructions pour mettre en relief les mots clefs, les mots porteurs de sens.

Cet auteur rappèle l'intérêt des phrases prédictives c'est­à­dire des phrases tournées de telle sorte que le début fait attendre une suite. Il faut laisser dominer les verbes à la voix active par opposition aux verbes à la voix passive. De plus, souvent le style passif est un style impersonnel, ce qui est à éviter.

Les textes gagnent de toute évidence à être personnalisés, à être concrétisés par l'utilisation de sujets réels.

Timbal­Duclaux dans un autre article, (1985) propose quelques règles simples pour pouvoir produire des textes “lisables” (p. 16) :

­ éviter les phrases longues et complexes;

­ l'abus des tournures passives;

­ l'abstraction continue;

­ l'abus des adjectifs, des adverbes et des noms;

­ le vocabulaire inutilement technique et non­expliqué.

En fait, il suffit de produire des phrases courtes, une ponctuation fréquente, un vocabulaire simple. Pour y arriver, l'auteur suggère un test, le test de lisibilité simplifié de Rudolf Flesch.

Pour une tranche de 100 mots consécutifs, extraite au hasard dans un texte à analyser, on compte un point dans les six cas suivants :

­ pour chaque majuscule ;

­ pour chaque mot du texte souligné par un caractère gras ou italique;

­ pour tous les nombres écrits en chiffres (pas en lettres);

­ pour tous les signes de ponctuation, sauf les virgules, les traits d'union et le point quand il sert à abréger un mot;

­ pour tous les symboles courants du type #,$,%,&,*, etc.;

­ à chaque fin d'alinéa.

Le chiffre total obtenu en additionnant tous les points est l'indice de lisibilité. Flesch donne le barème suivant :

Score total type de texte (traduction de Timbal­Duclaux)

0 à 20 points soutenu, noble, guindé, académique

21 à 25 registre médian, courant

26 à 30 assez lisible, assez grand public

31 à 35 grand public

plus de 35 points très grand public

Pourquoi ces facteurs sont­ils retenus et méritent qu'on leur attribue des points ?

Parce que chacun des éléments soulignés permettra d'apporter une contribution particulière à la lisibilité du texte. En fait, la majuscule marque soit un nom propre, soit un début de phrase. Les mots soulignés sortent de la grisaille du texte Les nombres introduisent de la variété dans le texte. Les signes de ponctuation (autre que les virgules, les traits d'union et les points) donnent des phrases mieux articulées, plus vivantes. Les symboles introduisent de la variété et les alinéas permettent de faire des intertitres.

Un second test de Flesch, décrit par Timbal­Duclaux (1985) touche l'aspect sémantique. Il permet d'assurer la bonne compréhension des textes. Il suffit de produire des textes dont le nombre de mots “concrets” est supérieur au nombre de mots “abstraits”.

Comment procéder ? Pour chaque tranche de 100 mots consécutifs, accorder un point à chaque mot concret. Les mots concrets ont la propriété de ne pas changer de signification en changeant de langue. i.e.:

­ les noms de gens;

­ les nombres et les mots signifiant des chiffres;

­ les dates (années, saisons, jours, heures, ...);

­ les mots qui désignent un sexe (jument/cheval, homme/femme);

­ les mots qui désignent des personnes précises (moi, tu, il, mon, votre, etc.);

­ ajoutons tous les mots qui deviennent concrets dans le contexte des 5 catégories citées. (par exemple le mot “idée”, il est abstrait mais devient concret dans l'idée de Luc, la troisième idée, l'idée de la fille, etc.) .

Le pourcentage total est obtenu en additionnant tous les points. Flesch donne le barème suivant:

Score total Niveau d'abstraction

0 à 20 % de mots concrets hautement abstrait

20 à 30 % plutôt abstrait

30 à 45 % plutôt concret

45 % et plus hautement concret

En fait, pour conclure sur l'écrit:

“Il n'est point besoin de vocabulaire bizarre, compliqué, nombreux et chinois (...) pour fixer toutes les nuances de la pensée. Mais il faut discerner avec une extrême lucidité toutes les modifications de la valeur d'un mot suivant la place qu'il occupe. Ayons moins de noms, de verbes et d'adjectifs aux sens presque insaississables, mais plus de phrases différentes, diversement construites, ingénieusement coupées, pleines de sonorités et de rythmes savants. Efforçons­nous d'être des stylistes excellents plutôt que des collectionneurs de termes rares [...]. La nature de cette langue [le français] est d'être claire, logique et nerveuse. Elle ne se laisse pas affaiblir, obscurcir ou corrompre.” (Extrait de la préface à Pierre et Jean, de Guy de Maupassant cité par Louis Timbal­Duclaux 1985, p. 17).

Partie II : L'intelligibilité

A ) Définition

Nous empruntons la terminologie mais surtout le modèle d'analyse des textes à Préfontaine et Lecavalier (1990). Nous pouvons ainsi traiter de l'intelligibilité des textes en considérant à la fois l'aspect microstructurel, qui s'intéresse aux composantes de surface du texte (mots et phrases); l'aspect macrostructurel, qui s'intéresse aux liens entre les idées; l'aspect superstructurel, qui s'intéresse aux divisions et subdivisions du texte, ainsi qu'à tous les éléments de mise en évidence des informations.

B ) Description microstructurelle

La microstructure du texte correspond aux mots et aux phrases qui sont les porteurs et les organisateurs de la signification du texte. La description microstructurelle sera traitée en considérant les critères suivants: l'indice de lisibilité, les paragraphes, les phrases, les mots, la fréquence de mots en fonction du nombre de caractères et le lexique. Cette description découle des données recueillies suite au traitement du logiciel SATO.

Il existe de nombreuses formules de lisibilité. Richaudeau (1978) compare l'efficacité de trois techniques de mesure de lisibilité, les formules de Flesh, d'Henry et la procédure dite de closure. Il élaborera d'ailleurs une formule fort complexe tenant compte de nombreuses variables dont le nombre de mots­outils indicateurs (c'est­à­dire substantifs), le nombre de répétitions, le nombre de termes d'énumération, les enchâssements, les structures monotones, etc. (Timbal­Duclaux, 1984). Cette formule difficile à appliquer ne se prête pas à des calculs informatisés.

Comme Bourbeau (1988) l'explique, les formules de Flesh, d'Henry ou encore la formule de Gunning sont des mesures de lisibilité plus ou moins complexes. Flesh prend comme facteurs le nombre moyen de mots par phrase et le nombre moyen de syllabe par 100 mots. Henry considère le nombre de mots par phrase, le pourcentage de mots différents d'une liste de mots usuels (la liste de Gougenheim) et le pourcentage de mots dits “variables du dialogue”. Gunning lui prend en compte le nombre de mots par phrase et le pourcentage de mots de plus de 3 syllabes. Ces formules ont chacune des portées diverses.

Nous adoptons la mesure de la lisibilité de Gunning (1952) parce que c'est une mesure qui nous permet d'obtenir efficacement un indice de lisibilité grâce au logiciel SATO. Comme il est très long de faire tous les calculs nécessaires pour trouver l'indice de lisibilité d'un texte, nous choisissons de nous conformer aux possibilités offertes par un logiciel accessible pour nous, puisqu'il est disponible au Centre d'analyse de texte par ordinateur (ATO) de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).

Selon Gunning, la lisibilité repose essentiellement sur la longueur des phrases et des mots. Sa formule est relativement simple, puisqu'elle ne retient que deux facteurs: le nombre moyen de mots par phrase (L) et le pourcentage de mots de plus de trois syllables (M), multiplié par un certain facteur de pondération. La formule se calcule ainsi : (L + M) x 0,4.

Ce facteur permettait, selon son auteur, d'établir une correspondance entre niveau de difficulté du texte et niveau scolaire pour des américains moyens.

Il est intéressant de savoir à quels niveaux de difficulté correspondent les indices de lisibilité ainsi trouvé; Bourbeau (1988) propose les associations suivantes en fonction des types de textes. Le tableau suivant donne ces informations, nous avons ajouté la correspondance avec les niveaux scolaires à titre informatif :

indice de degré de textes­ niveau scol.

lisibilité difficulté types (U.S.A. 1952)

6 et ­ très facile bandes dessinées 6e et moins

9­10 moyen Reader's Digest 9e ­ 10e

13 et + difficile revues spécialisées 13e et plus

C ) Description superstructurelle

La superstructure du texte correspond à son organisation formelle, c'est­à­dire à son plan. Elle permet de rendre accessible au lecteur, dès le survol du texte, son aspect organisationnel. Il est important de guider la compréhension du lecteur, quel que soit son niveau d'habileté en lecture (ce qui prend encore plus d'importance pour un lecteur malhabile) pour l'aider à identifier les éléments d'information, regroupés en sections, qui seront abordés successivement dans le texte. Il est fondamental d'activer le processus des préconnaissances dès le début de la lecture.

La superstructure, lorsqu'elle est bien établie, facilite la réalisation des inférences pour comprendre le lien entre les idées développées dans le texte et pour déduire par lui­même la structure logique du texte; le processus cognitif mis en cause se trouve ainsi facilité, même si toutes les difficultés de compréhension ne se trouvent pas pour autant surmontées.

Une façon de clarifier la superstructure est l'utilisation de numérotation des divisions et subdivisions, ce qui facilite le repérage et la compréhension pour le lecteur. Il faut également éviter que le titre soit trop long et trop complexe lexicalement et syntaxiquement. De plus, il peut également être utile qu'une synthèse soit faite sur le sujet du texte à partir de mots­clés qui seraient repris tel quel dans le texte.

D'autres éléments de la superstructure contribuent également à clarifier ou à complexifier le texte; ce peut être le cas de symboles visuels non linguistiques, des images, des graphiques, des tableaux, etc., mais comme l'icônographie est un domaine de recherche en soi, nous ne le traitons pas ici.

D ) Description macrostructurelle

La macrostructure d'un texte est la représentation sémantique, l'image que le lecteur se fait du sens d'un texte; elle se divise en trois niveaux d'analyse qui sont, dans l'ordre croissant de leur difficulté: le niveau descriptif, le niveau relationnel et le niveau structurel.

1. Le niveau descriptif

Ce niveau de compréhension demande strictement une analyse de premier niveau de la part du lecteur, c'est­à­dire une analyse qui s'appuie surtout sur l'identification des mots et de leur sens et sur la reconnaissance des composantes du texte, sans les interrelier entre elles et sans inférer leur compréhension.

Les textes devraient être rédigés de façon à garantir que le lecteur trouve le sens :

­ des mots eux­mêmes ou des expressions (expresssions figées et proverbes);

­ des symboles visuels non linguistiques (tirets, points gras, etc.);

Au niveau descriptif, le texte devrait être tel que le lecteur puisse également:

­ faire le lien entre les référents (pronom et nom);

­ comprendre un sigle (MMS...)

­ identifier la présence d'un exemple, etc.;

­ identifier un titre ou un sous­titre qui contient des mots­clés qui sont repris explicitement dans le texte.


2. Le niveau relationnel (cohérence du texte explicite )

Ce niveau de compréhension peut être défini par la capacité du lecteur de faire la ou les relation(s) qui s'imposent et qui doivent obligatoirement être faites entre les idées du texte. Ce niveau demande une analyse qui permettra de dépasser la complexité du texte.

Les textes devraient être rédigés en donnant toutes les indications nécessaires au lecteur, afin qu'il puisse:

­ repérer les définitions présentes dans le texte, en indiquant qu'il s'agit d'une définition;

­ identifier les liens logiques explicites (cause, motif, explication, évolution) présents dans le texte;

­ identifier une analogie explicite (comparaison, opposition, parallèle);

­ identifier une prescription explicite (invitation, ordre, prescription, interdiction, obéissance, transgression, refus, acceptation, souhait, voeu, velléité);

­ reconnaître le niveau hiérarchique d'une division par titre et sous­titre; identifier l'idée principale;

­ identifier une séquence chronologique;

­ reconnaître un classement (mise en ordre rigoureuse à partir de critères explicites, d'ordre temporel, logique ou analogique).

3. Le niveau structurel (cohérence du texte implicite)

Ce niveau de compréhension peut être défini par la capacité du lecteur d'établir des relations non explicites entre des propositions logiques et à se représenter une progression de la pensée incomplètement marquée dans le texte. Ce niveau demande une analyse qui permettra de comprendre les composantes très complexes du texte.

Les textes devraient être rédigés en donnant toutes les indications nécessaires au lecteur, afin qu'il puisse:

i) retrouver, restructurer l'idée, le sens, les objectifs d'un texte

a. inférer l'idée principale implicite;

b. inférer un lien logique implicite (cause, motif, explication, évolution, obligation, interdiction) nécessaire à la compréhension du texte;

c. inférer une analogie implicite (métaphore, etc.) nécessaire à la compréhension du texte;

d. inférer une prescription implicite nécessaire à la compréhension du texte (invitation, ordre, prescription, interdiction, obéissance, transgression, refus, acceptation, souhait, voeu, velléité).

ii) saisir les éléments absents du texte parce qu'ils ne sont pas exprimés par l'auteur.

a. interpréter une incohérence, une ambiguïté ou une erreur dans la structure du texte, par exemple, si les mots du titre ne sont pas repris dans le corps du texte;

b. inférer un changement de division ou de subdivision du texte comme l'absence d'un titre, d'un sous­titre, d'une transition.


Conclusion

Nous avons tenté de cerner et d'expliquer un certains nombre de variables qui semblaient pertinentes dans le processus de communication écrite. Il s'agit d'un processus complexe où il faut tenir compte des objectifs de communication mais surtout des caractéristiques de l'interlocuteur.

Nous avons traité dans la première partie de cette notion de lisibilité. Nous avons également abordé les processus liés à la lecture des textes (processus mécaniques, cognitifs) et les difficultés que ces processus entraînent pour le lecteur. Nous avons tenté surtout de rapporter les suggestions de nombreux auteurs pour rendre les textes plus faciles à lire.

À notre avis ces suggestions ne tiennent pas suffisamment compte de l'organisation formelle du texte ni de sa représentation sémantique pour le lecteur. Le modèle, proposé par Préfontaine et Lecavallier, permet une analyse beaucoup plus globale des textes mais offre surtout des éléments clefs lors de la rédaction de ces textes. Ces auteurs parlent à juste titre d'intelligibilté d'un texte. Ce modèle est exposé en deuxième partie. Enfin des suggestions d'applications sont proposées en dernière partie.

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Notes

1 En typographie, il est possible d'avoir le même espace entre les lettres, espacement fixe, quelles que soient les lettres ou au contraire d'avoir des espacements variables. Ainsi lorsque “V” et “A” se voisinent en espacement variable ces lettres seront plus rapprochées et visuellement plus faciles à lire qu'en espacement fixe. Ainsi, en espacement variable, “ pour une meilleure lisibilité de VA ”

devient en espacement fixe “ pour une meilleure lisibilité de V A

2 En typographie il est possible de réduire l'espacement entre les lettres pour ajouter plus de caractères sur une même ligne.

Ainsi “ pour une meilleure lisibilité ”

devient en condensé “ pour une meilleure lisibilité

et en dilaté “ p o u r u n e m e i l l e u r e l i s i b i l i t é ”.

3 Selon le Robert 1 (1990), on entend par lettrine, lettre ornée ou non, placée au commencement d'une section de texte.

4 L'écran linguistique est un terme utilisé pour décrire tout mot ou groupe de mots placé entre deux mots qui devraient être juxtaposés comme par exemple entre le sujet et le verbe. Par exemple : Mon père, fort comme un taureau, a ...”

5 On peut entendre “distanciation” dans le sens d'éloignement des référents.